Le 25 septembre 2007 sera une date historique pour tous ceux qui défendent la médecine naturelle. À cette date, la directive européenne sur les compléments alimentaires, adoptée en 2002, sera pleinement applicable en France. Cela peut paraître un peu obscur aux non-initiés, mais c’est une véritable révolution qui se prépare dans l’univers de l’herboristerie.
Car la nouvelle réglementation brise enfin la chape de plomb que le législateur français fait peser, depuis plus de trente ans, sur les plantes médicinales. Nous l’avons souvent signalé – pour démontrer son caractère inique – la loi française limite en effet le nombre de plantes médicinales commercialisables à 34… et encore, il est interdit de les mélanger entre elles !
L’esprit de la nouvelle réglementation est simple : tout ce qui est en vente libre dans un État membre de l’Union européenne devrait presque automatiquement être autorisé en France. Mais concrètement, il apparaît que cela sera un peu plus compliqué. Car si le cadre législatif est prêt, son application reste totalement confuse et même obscure. On parle d’une liste de 147 plantes autorisées, mais rien n’est officiel. La rumeur laisse entendre que l’Agence française de sécurité des produits de santé (AFSSAPS) voudrait être plus limitative. À la Direction des fraudes (celle qui sanctionne les contrevenants), on reconnaît que l’on navigue à vue, mais les inspecteurs régionaux, sur le terrain, continuent de faire comme avant et dressent encore des procès-verbaux fondés sur des textes dont ils savent qu’ils seront obsolètes dans quelques semaines.
Comme dans toutes les révolutions, il y aura sans doute pas mal de « casse » du côté des révolutionnaires. On sait déjà que certaines plantes seront exclues, dont beaucoup auraient été d’une grande utilité. Le Pao pereira au cœur des traitements Beljanski contre le cancer devrait être interdit, tout comme le lapacho, si utile pour traiter les problèmes digestifs. Le Hoodia gordonii qui risque de faire de l’ombre au P 37, le médicament anti-obésité de Pfizer, est dans la liste des exclus. Le griffonia, antidépresseur naturel, passera à la trappe. Le desmodium, essentiel pour traiter les hépatites, est encore en balance…
On pouvait jusqu’ici trouver ces plantes chez de nombreux commerçants européens et même chez quelques marchands français qui osaient braver une législation tellement déraisonnable qu’elle était difficile à défendre devant un tribunal. Avec la nouvelle réglementation européenne, on ne les trouvera sans doute bientôt plus nulle part, ni chez nous ni chez nos voisins. Pour faire passer la pilule, on promet au consommateur plus de qualité et de sécurité pour les produits autorisés. C’est sans doute vrai. Mais ce n’est pas une raison suffisante pour le priver de ce qu’il y a de mieux.
Nous avons encore trois mois pour forcer le passage dans la petite brèche que l’on nous ouvre.
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