La Clostridium botulinum, la neurotoxine la plus dangereuse pour l’homme (100 000 fois plus toxique que le sarin, le gaz ayant servi lors de l’attaque terroriste du métro de Tokyo) est en passe de devenir en France le remède antirides de référence. Sous forme purifiée et avec un dosage strictement maîtrisé, la toxine botulique est utilisée en injection, depuis 1978, à des fins thérapeutiques.
Mais depuis dix ans, c’est dans un but esthétique qu’on l’utilise sous le nom de « Botox ». Paralysant les muscles superficiels du visage, l’injection de toxine botulique fait disparaître les rides d’expression : front, pattes d’oie ou rides inter-sourcillières.
D’une pratique réservée à quelques initiés à son origine, les injections de « Botox » se popularisent. En 2003, aux États-Unis, les interventions esthétiques superficielles par injection de Botox, ont augmenté de 157 % par rapport à 2002. Et les chiffres de 2004 s’annoncent encore meilleurs. En France, on ne dispose pas de chiffres précis, mais la machine commerciale des fabricants de Botox est en route depuis cette année avec le soutien actif du corps médical (à 300 euros l’injection sous-cutanée, on comprend mieux !)
Il faut rappeler que l’injection d’une toxine mortelle n’est pas sans conséquences. Un tiers des utilisatrices se plaignent déjà d’effets secondaires importants : maux de tête, douleurs faciales, rougeurs, paralysie des muscles de la paupière. Enfin, comme le note le professeur Peter Misra dans un article paru dans le British medical journal, on ne connaît pas les effets à long terme de cette toxine mortelle. On ne prend pas en compte, en particulier, la stimulation inutile du système immunitaire qui se mobilise pour lutter contre ce poison et n’en vient à bout que six mois plus tard. Si l’on considère la progression fulgurante, depuis dix ans, des maladies auto-immunes dues à un dérèglement du système immunitaire, choisir l’injection de Botox pour de simples raisons esthétiques équivaut à jeter de l’huile sur le feu sans réfléchir.
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