Pour des raisons qui m’échappent, on a incité les automobilistes à acheter des véhicules diesel. Pour quelle économie ? Sûrement pas celle de la santé ni celle de la Sécurité sociale. Car, si on en croit les enquêtes récentes, le diesel provoquerait plus de 40 000 morts par an rien qu’en France. Et tout le monde est concerné. Pas seulement les conducteurs dans l’habitacle de leur véhicule, même s’ils respirent dix fois plus de particules fines que dans l’air ambiant. Tous, nous sommes exposés à ce produit hautement cancérogène et oxydant, encore trop méconnu. Et si vous faites du sport, du vélo, de la marche rapide dans un milieu urbain, vous respirez encore plus de cet air pollué de microparticules.
Étrange pays où l’on se plaint du tabac, de l’alcool, des drogues, des accidents de la route, tandis que l’on plébiscite, encourage et vante sans état d’âme les véhicules diesel : ce carburant se révèlerait pourtant aussi dangereux pour notre santé que l’amiante !
Les microparticules sont un véritable problème de santé publique. Même si on nous rassure avec les prétendus filtres à microparticules qui équipent les nouveaux moteurs Diesel. De toute façon, certaines sont trop fines et nos poumons ne peuvent pas les éliminer correctement. Les plus grosses d’entre elles se collent à la trachée, aux bronches pouvant être à l’origine de toux chronique, de syndrome d’irritation bronchique. Elles gagnent les alvéoles pulmonaires où il sera difficile de les déloger et les ultrafines traversent même ces alvéoles pour atteindre le sang.
On sait aujourd’hui comment agissent ces microparticules : elles sédimentent dans les poumons, y provoquent des inflammations favorisant les crises d’asthme ou, à la longue, le cancer du poumon. On sait que chez les personnes cardiaques, elles aggravent la pathologie. Qu’elles modifient la coagulation du sang, l’oxygénation des tissus ce qui pourrait expliquer l’augmentation des accidents cardiovasculaires lors des pics de pollution. Elles sont à l’origine de processus d’oxydation en cascade qui peuvent conduire au cancer.
Pourtant nous pourrions aujourd’hui nous déplacer dans un autre type de véhicule. Savez-vous que la première voiture électrique fut construite en 1834 et qu’en 1899 cette technologie permit de battre le record de vitesse en l’établissant pour la première fois à quelque 105 km/heure. Mais c’était sans compter avec les lobbys du pétrole qui poussèrent l’industrie automobile sur une autre route. À sa décharge, à l’époque celle-ci ne connaissait pas les dangers de ces rejets pour notre santé et pour celle de la planète. On ne peut pas en dire autant aujourd’hui… Pourtant les publicités pour des moteurs Diesel prétendus propres envahissent nos écrans et trois voitures neuves sur quatre en sont équipées. Certes, on ne peut pas changer le parc automobile en quelques mois, mais si on ne change pas de politique, c’est un autre business que nous allons encourager, celui des masques antipollution.
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