Selon le dernier bilan réalisé dans le cadre du plan de surveillance des résidus de pesticides dans les productions végétales, 45 % des fruits et légumes contiendraient des substances chimiques issues des traitements phytosanitaires que subissent les cultures.
Ce chiffre – publié récemment alors que les prélèvements effectués par la DGCCRF ont été réalisés en 2006 – montre que malgré les appels à la modération, les agriculteurs non bio n’ont guère modifié leurs pratiques. On constate ainsi avec effarement que les résultats des prélèvements sont en net recul par rapport à l’année 2004. La DGCCRF indique ainsi que les limites maximales autorisées (LMR) sont de moins en moins bien respectées : au cours de sa campagne 2006, les limites autorisées ont été dépassées dans 6 % des cas alors que ce chiffre était de 3,8 % en 2004 !
Parmi les produits les plus touchés, les fruits. Les deux tiers des produits étudiés contenaient des résidus de pesticides. Dans cette catégorie, les fraises (dans lesquelles on peut parfois trouver jusqu’à 14 résidus de pesticides différents), les mandarines et les poires sont les plus éloignés de la réglementation. Du côté des légumes, ce sont les salades d’hiver qui représentent le plus grand danger : environ 20 % des prélèvements renfermaient des taux résiduels de pesticides et de brome supérieurs aux seuils tolérés. Avec, par ordre de toxicité décroissante, les laitues, les rougettes et les batavias. Les dépassements concernent aussi les poivrons, les lentilles et les aubergines.
Alors que de nombreux scientifiques dénoncent aujourd’hui les effets délétères de cette pollution environnementale, une nouvelle réglementation européenne harmonisant la quantité de pesticides autorisés dans les aliments est entrée en vigueur le 1er septembre. L’harmonisation revient en fait à s’aligner sur les pays les plus laxistes dans ce domaine.
Résultat : les limites maximales autorisées sont pour certaines molécules et certains aliments près de 40 fois supérieures à celles tolérées jusque-là en France ! Par exemple, pour les agrumes, la molécule de fénoxycarbe, considérée comme cancérigène probable et perturbateur endocrinien possible, serait tolérée à des taux 40 fois supérieurs par rapport à la valeur actuelle ! Les pommes sont également touchées : la quantité admise de tébuconazole (un fongicide) a été multipliée par cinq. Pour la tomate, la dose maximale autorisée de cléthodime a été multipliée par 10…
De nombreuses associations ont donc décidé de lancer une action en justice contre ce nouveau règlement. Près de 350 pesticides différents sont retrouvés couramment dans les produits alimentaires vendus dans l’ensemble de l’Union européenne. N’est-ce pas déjà beaucoup trop ?
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