On peut lire dans un article publié le 8 janvier 2013 sur le site de l’Assurance maladie que « l’iatrogénie médicamenteuse [ensemble des conséquences néfastes sur l’état de santé lié aux effets secondaires des médicaments] a un coût humain et économique très élevé […] responsable de 130 000 hospitalisations et 10 000 décès par an. La population des plus de 65 ans polypathologiques et des plus de 75 ans est la plus concernée. La loi […] a fixé comme objectif de réduire la fréquence des événements iatrogènes survenant en ambulatoire et entraînant une hospitalisation. Le Haut Conseil de la santé publique a proposé en 2010 de maintenir ces objectifs et de les compléter. »
Comment ? Par quels moyens ? Nous pouvons lui proposer une idée : taxer les responsables. En effet notre système de santé assume encore le coût exorbitant des soins induits par ces maladies provoquées par les médicaments, que ce soient les frais d’hospitalisation, les soins ou les arrêts de travail qui en résultent. Est-il logique que la Sécurité sociale, c’est-à-dire aussi bien les entreprises que les citoyens qui cotisent, soit obligée de payer ? Pour quelle raison est-ce à la collectivité d’endosser cette dette liée aux conséquences des effets secondaires des médicaments.
Allons plus loin. On pourrait appeler cette taxe, la « taxe iatromed » pour iatrogène et médecine et elle pourrait s’appliquer au chiffre d’affaires global réalisé dans notre pays par les divers industriels du médicament. Calculée d’une année sur l’autre, en fonction de ce que coûtent les maladies iatrogènes. Prédisons qu’elle incitera les labos, si ce n’est à faire le ménage en leur sein, du moins à éviter qu’elle force les patients, par le biais de la publicité, à utiliser sans réfléchir certains médicaments en vente libre [comme les anti-rhumes]. Gageons que cette taxe fera en sorte que les mêmes laboratoires n’obligent plus les médecins à prescrire des médicaments inutiles, sans efficacité réelle, voire dangereux. Et espérons enfin qu’elle les forcera à mieux renseigner le corps médical, via les visiteurs médicaux, sur leurs effets secondaires.
Depuis 2005, suite à l’enquête nationale sur les effets indésirables (ENEIS), on sait que près de la moitié des accidents médicamenteux recensés étaient évitables. Il sera donc utile de mieux mettre en garde, de faire valoir plus souvent le principe de précaution, quitte, comme pour le tabac, à « faire peur ». Cette taxe engagera tous les praticiens de santé à éviter de faire courir des risques inutiles à leurs patients. Et surtout cette taxe iatromed permettra d’éviter que le déficit de la Sécurité sociale soit tel qu’on ne puisse bientôt plus rembourser les seuls vrais médicaments efficaces qui sont les plus anciens et les plus naturels.
Vous devez penser que ce n’est pas demain la veille qu’on fera payer aux laboratoires les conséquences des effets secondaires de leurs médicaments. Et pourtant, n’est-ce pas déjà le cas pour certaines industries comme le BTP ou l’automobile ? Pourquoi Big Pharma serait-elle la seule à bénéficier à la fois d’une prise en charge par la collectivité des produits qu’elle fabrique et du remboursement des frais de santé des médicaments iatrogènes ?
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