Le liquide amniotique est le liquide dans lequel baigne le bébé pendant la grossesse. C’est pourquoi il est possible d’y retrouver des cellules provenant de sa peau, de ses reins et de son arbre bronchique.
- L’examen à proprement parler
L’amniocentèse peut être réalisée à partir de la 16e semaine d’aménorrhée (absence de règles) jusqu’au terme de la grossesse. Elle consiste à prélever un peu de liquide amniotique à l’aide d’une ponction à l’aiguille réalisée à travers la paroi du ventre de la maman. Le prélèvement est réalisé sous contrôle échographique afin de repérer précisément la position du placenta et de l’embryon. Il nécessite rarement une anesthésie. Le médecin pique à travers l’abdomen avec une aiguille de 10 à 12 cm de long et prélève une vingtaine de millilitres de liquide amniotique.
Une fois la ponction réalisée, la maman doit rester allongée et doit garder le repos pendant quelques temps ensuite pour éviter tout risque de fausse couche.
L’amniocentèse demande une asepsie stricte. Elle est donc généralement réalisée dans une salle spécifique d’un centre hospitalier, d’une clinique et plus rarement d’un cabinet.
- À quoi ça sert ?
Le liquide amniotique prélevé sera mis en culture pour rechercher une éventuelle infection (résultats obtenus en quelques jours). L’analyse du caryotype complet prendra, elle, environ 2 à 4 semaines. Le caryotype est une véritable carte chromosomique du fœtus. Son analyse permet de repérer les anomalies comme les maladies héréditaires.
Les autres informations recueillies sont :
- Les cellules orangées qui témoignent du niveau de maturité de la peau.
- La créatinine qui évalue le niveau de maturité des reins.
- Le rapport acide palmitique/acide stéarique ou lécithine/sphingomyéline qui indique le niveau de maturité des poumons.
- À qui s’adresse l’amniocentèse ?
Les amniocentèses précoces sont effectuées lorsqu’il y a un doute important d’anomalie chez l’enfant ou en cas de pathologie préexistante chez la maman.
Les amniocentèses tardives (du troisième trimestre) concernent surtout les grossesses à risque.
Autrefois, cet examen était systématique pour les femmes de plus de 38 ans. Il est maintenant individualisé selon l’âge de la maman, les résultats de l’échographie (épaisseur de la nuque du fœtus) et la prise de sang des marqueurs sériques de la trisomie.
- Quels en sont les dangers ?
Les risques liés à l’amniocentèse ne sont pas nuls. En dehors des ponctions blanches (ne ramenant pas de liquide) et des ponctions sanglantes (ininterprétables), la possibilité de fausses couches (ou d’accouchements prématurés) se rencontre dans 0,5 à 1 % des cas. De plus, il existe un risque de piquer le fœtus, le cordon ombilical et le placenta. Prudence aussi chez les femmes rhésus négatif, où des injections de gamma-globulines anti-D doivent être systématiquement réalisées pour éviter les incompatibilités fœto-maternelles.
- Ce qu’il faut lire :
- Les premiers éléments revenant à la suite d’une amniocentèse sont en rapport avec la présence ou non d’un germe dans le liquide amniotique, surtout un virus comme le responsable de la toxoplasmose ou encore le cytomégalovirus, deux virus redoutés pendant la grossesse. Il peut s’agir plus rarement d’une bactérie. Dans ce cas, un antibiogramme est réalisé conjointement qui permettra de déterminer les antibiotiques à prescrire.
- Mais l’intérêt majeur de l’amniocentèse réside dans la recherche de malformations génétiques notamment la trisomie 21. Aussi le médecin étudiera les résultats du caryotype. Chaque être humain dispose de 46 chromosomes qui sont regroupés par paires numérotées de 1 à 22. La 23e paire correspond aux chromosomes sexuels XY pour les garçons et XX pour les filles. Sur cet ensemble, peuvent apparaître deux sortes d’anomalies : soit des anomalies de nombre, dues à la perte ou au gain d’un chromosome sur une paire (la trisomie 21 correspond à un gain de chromosome sur la paire 21). Soit des anomalies de structure lorsqu’une partie de chromosome n’est pas à sa place, lorsqu’il manque ou lorsqu’il est en excès.
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