L’asthme – même lorsqu’il est bien contrôlé – est une maladie capable de se réveiller brutalement à la moindre occasion, comme un volcan depuis longtemps endormi peut surprendre autant par sa soudaineté que par sa violence. Les traitements allopathiques sont aujourd’hui incapables de guérir l’inflammation chronique, mais plusieurs méthodes alternatives peuvent nettement améliorer le quotidien...
Le mot grec dont asthme est tiré signifie essoufflement sans en préciser la cause. Aujourd’hui, la définition médicale en précise la nature : il s’agit d’un état inflammatoire chronique des voies respiratoires dont la principale manifestation clinique est un essoufflement périodique suite à un concours de circonstances particulières. Chez le nourrisson, on parle d’asthme dès que celui-ci a présenté trois épisodes de gêne respiratoire avec découverte à l’auscultation de râles sibilants (comparables à des sifflements).
En vérité, si cet état inflammatoire est toujours retrouvé, d’autres mécanismes interviennent également dans la genèse des crises de dyspnée (terme médical pour la gêne respiratoire), notamment la sécrétion exagérée de liquide bronchique et la constriction des bronches : au total, la circulation de l’air est rendue difficile par l’action combinée du rétrécissement de calibre des bronches et de leur encombrement par des glaires en surabondance et difficiles à expulser. Dans les situations extrêmes (ou état de mal), l’asthmatique se noie dans ses glaires. Asthme allergique ou non allergique ?
Aujourd’hui, on parle de plus en plus souvent d’asthme allergique (60 % des cas environ, tous âges confondus). Il n’en reste pas moins que, lié ou non à une allergie, l’asthme est caractérisé par un terrain inflammatoire chronique qui affecte toutes les voies aériennes, proximales (trachée et grosses bronches) comme distales (bronchioles et alvéoles). De plus, cette inflammation serait toujours plus intense au niveau distal, là où s’opèrent véritablement les échanges gazeux. La gravité de l’atteinte des voies aériennes distales est facile à préciser dès la première entrevue sur la seule notion de chronicité, c’est-à-dire dès lors que la maladie pose un problème dans la vie courante de la personne ou que celle-ci est confrontée à trois ou quatre crises graves par an. Le danger ne provient pas tant du rétrécissement du calibre des voies respiratoires que de leur encombrement par une production exagérée de mucus qui fait le danger des crises : l’asphyxie qui en résulte peut conduire à une défaillance cardiovasculaire mortelle.
Un état inflammatoire
La reconnaissance d’un terrain inflammatoire à l’origine des crises d’asthme interpelle. L’inflammation est la première étape d’un système d’autodéfense élaboré par l’organisme vis-à-vis d’agents extérieurs potentiellement nuisibles. Sans elle, ces agents potentiellement agressifs ne pourraient être circonscrits dans l’attente de l’intervention de cellules spécialisées, les macrophages, chargées de «finir le travail», c’est-à-dire de détruire ces agents.
Dans des conditions physiologiques, lorsque l’attaque des intrus est neutralisée, la phase inflammatoire est résorbée par la production de substances anti-inflammatoires. Cet équilibre subtil est rompu quand, pour une raison ou une autre, la phase inflammatoire n’est plus contrôlée et s’emballe. Les substances inflammatoires, dont la toxicité n’était dirigée jusque-là que sur les agents extérieurs à l’organisme, deviennent, du fait de leur trop forte concentration, toxiques pour les tissus dans lesquels elles ont été et continuent d’être produites. Sans une intervention quelconque pour arrêter ce phénomène, c’est une altération en chaîne qui s’installe et gagne peu à peu du terrain, non seulement par contagion de voisinage mais aussi par essaimage à l’ensemble de l’organisme.
Lors d’une crise d’asthme, quelle qu’en soit la cause, la faillite de la gestion de l’inflammation au niveau des voies aériennes est évidente. Cette faillite reste locale si elle survient lors de la première crise, suite à l’exposition à un allergène ou à un irritant puissant. Elle peut être compensée par la mobilisation des autres moyens de défense de l’organisme.
Mais lorsque la maladie asthmatique est installée et qu’il existe un terrain inflammatoire chronique des voies respiratoires, l’organisme est confronté à une situation bien différente. Ayant recruté tous les moyens de défense dont il pouvait disposer, il ne parvient plus à ramener les tissus respiratoires à leur état normal. Probablement par épuisement. Un épuisement qui ne peut se limiter à la sphère respiratoire mais qui concerne très probablement aussi le reste de l’organisme, et en premier lieu la muqueuse intestinale où réside la moitié des défenses immunitaires.
Bien qu’il n’y ait pas eu de travail scientifique sur cet aspect de l’inflammation chronique des voies aériennes, on constate souvent, en consultation, l’existence de liens avec une inflammation de la muqueuse intestinale. Quand c’est la crise La maladie s’exprime avant tout par des crises de dyspnée : suite à une inflammation rapide de la paroi des bronches, le débit de l’air inspiré et expiré est considérablement réduit. Les premières crises paroxystiques surviennent essentiellement au cours de l’enfance ou de la quarantaine.
Chez l’enfant, l’allergie est souvent retrouvée comme déclencheur et les médicaments allopathiques parviennent le plus souvent à redonner un certain confort de vie. Chez l’adulte, aucune allergie n’est retrouvée, les médicaments allopathiques sont moins efficaces et l’évolution plus rapide et plus sévère.
Chaque crise se déroule en trois phases :
1 Phase d’initiation par l’apparition d’une toux sèche après le contact avec l’agent stressant (un allergène dans 60 % des cas).
2 Phase d’état marquée par la gêne aiguë qui oblige à s’asseoir au bord du lit, les bras écartés du corps. La respiration est bruyante, sifflante, surtout à l’expiration. La cage thoracique est dilatée du fait de l’air retenu dans les poumons.
3 Phase de résolution, le malade tousse et parvient enfin à cracher. Si l’évolution habituelle d’une crise est sa résolution au bout de quelques dizaines de minutes, celle-ci se complique parfois d’une atélectasie (rétraction d’une partie ou de la totalité d’un poumon sur lui-même), d’un pneumothorax (rupture d’un feuillet de la plèvre qui permet l’intrusion d’une certaine quantité d’air), d’une insuffisance cardiaque ou d’un état de mal asthmatique. Ces crises peuvent être déclenchées par:
• un allergène ;
• un médicament (aspirine, anti-inflammatoire non stéroïdien, notamment) ;
• une perturbation endocrinienne (au moment des règles ou de la ménopause) ;
• la fumée provenant du tabac ;
• des vapeurs de produits chimiques ;
• la pollution de l’air ;
• une exposition subite au froid ;
• la pratique d’une activité sportive ;
• un stress émotionnel, après un choc affectif, une peur, un accès de colère... (plus le stress est intense et plus il dure, plus le risque d’asthme augmente) ;
• le climat émotionnel dans lequel baigne l’asthmatique (enfants de dépressifs). • une simple contrariété peut aggraver ou provoquer une crise (notamment chez une personne dépressive) ;
Elles ont aussi des conséquences
Selon la gravité et la répétition de ces crises, l’état général est plus ou moins altéré : insomnie (les crises surviennent la nuit pour la plupart), fatigue diurne, diminution sensible des activités habituelles, voire absentéisme à l’école ou au travail.
Une évolution imprévisible
Du fait que les traitements allopathiques ne sont pas aujourd’hui capables de guérir l’inflammation chronique, l’asthme – même lorsqu’il est bien contrôlé – est une maladie capable de se réveiller brutalement à la moindre occasion, comme un volcan depuis longtemps endormi peut surprendre autant par sa soudaineté que par sa violence.
En général, l’inflammation bronchique aiguë ne se résorbe pas complètement en sortie de crise, de sorte qu’elle se transforme en inflammation chronique responsable d’une altération progressive de la muqueuse bronchique. Sans intervention thérapeutique, l’évolution se fait vers une aggravation rapide. Aujourd’hui, les traitements allopathiques réduisent considérablement le fond inflammatoire mais ne parviennent malheureusement pas à le résoudre complètement, de sorte que la maladie continue d’évoluer. Au bout de quelques années, une gêne respiratoire persiste entre les crises. Par ailleurs, « l’état de mal » reste une épée de Damoclès pour tout asthmatique.
Aujourd’hui, rebaptisé « asthme aigu grave », c’est une urgence médicale caractérisée par une détresse respiratoire. La crise qui cédait habituellement au bout d’un certain temps ne cède plus et n’est pas soulagée par les remèdes habituels. L’angoisse qui en découle aggrave le spasme respiratoire, de sorte que la mort par asphyxie est possible avant même l’arrivée des secours.
La gravité de l’état de mal repose essentiellement sur deux faits :
1 Il prend l’asthmatique au dépourvu : parfois quelques mois seulement après le diagnostic d’asthme, d’autres fois après de nombreuses années d’évolution. Il arrive même qu’il survienne lors de la première crise !
2 S’il existe des signes annonciateurs (aggravation de la gêne respiratoire de fond du fait de conditions atmosphériques défavorables, aggravation du fond anxieux suite à des contrariétés ou à l’approche d’une rencontre redoutée, augmentation de la consommation des médicaments), ceux-ci sont trop souvent sous-estimés.
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