L’hiver est la période où la végétation sommeille. Il y a très peu de végétaux à récolter mis à part la noix de cyprès, le pulmonaire de chêne et l’écorce de saule. C’est le moment de confectionner des liqueurs, des teintures-mères. Pour les concentrés végétaux, il faudra attendre que la saison de récolte revienne.
Les liqueurs
Autrefois, les liqueurs étaient appelées solutés ou alcoolats. Je leur donne aujourd’hui le nom générique de liqueurs qui désigne une boisson plus ou moins alcoolisée (35 à 45 degrés) dont les liquoristes et herboristes dont Maria Treben ont conservé à notre plus grande joie les formules d’origine.
La plus connue de ces liqueurs médicales est l’élixir du Suédois, une boisson encore commercialisée aujourd’hui et réalisée à l’époque de sa création à partir d'un mélange de thériaque de Venise et de camphre. Le thériaque était vendu une fois par an à Venise après les récoltes en septembre-octobre. Les herboristes, apothicaires et guérisseurs venaient de l’Europe entière pour se procurer cette mixture composée d’environ soixante plantes dont la scille, l’opium mais aussi du miel. Inutile de vous dire que les formules actuelles ne contiennent ni scille, ni opium. Le thériaque se présentait sous forme de pâte sombre et était conservé dans des pots de porcelaine ou de faïence. On en faisait grand usage car on lui attribuait des propriétés de drainage de l’organisme, à l’instar de l’élixir du Suédois de nos jours. On l’appelait l’élixir de « longue vie ».
Pour réaliser vous aussi votre propre élixir de longue vie à partir des plantes qui vous conviennent, vous verserez les plantes dans un grand récipient à large ouverture de façon à les retirer façilement ensuite. Ajoutez l’eau de vie, le cognac, le rhum ou tout autre alcool selon votre goût, le principal est qu’il fasse entre 35 et 45 degrés. Il faudra le laisser macérer pendant quinze jours en agitant tous les cinq jours. Filtrez en pressant bien les plantes pour en extraire un maximum de principes actifs. Selon votre goût, ajoutez du sucre ou du miel.
Les teintures-mères
On les appelle aussi baumes, gouttes, essences, quintessences. Leur teneur en alcool varie de 40 à 80 degrés. Elles sont obtenues par macération dans l’alcool de plantes sèches. La préparation est, à peu de choses près, la même que pour les liqueurs. Cependant, ici les proportions prennent une grande importance. Pour obtenir un litre de teinture-mère, il faut cent grammes de plantes séchées. Un pour dix, telle est la règle d’or des teintures-mères.
Les concentrés végétaux
Les concentrés végétaux sont, la plupart du temps, préparés avec des plantes fraîches. Cela ne sera donc possible qu’à la période des récoltes.
- Versez 200 grammes de plantes fraîches dans un litre d’alcool à 20 degrés (cet alcool peut être de l’eau de vie coupée à l’eau).
- Laissez macérer pendant quinze jours. Filtrez en pressant les plantes. Réalisez une nouvelle macération avec les mêmes plantes et la solution obtenue dans la première préparation. Laissez poser huit jours.
- Filtrez en pressant les plantes. Conservez ce liquide dans des bouteilles teintées.
Vous pouvez toujours ajouter à ces concentrés végétaux 100 grammes de sucre ou de miel par litre.
Comme pour les teintures-mères, l’action des concentrés végétaux est la même que celle de la plante qui aura été utilisée. Ainsi, la marjolaine sera un excellent antispasmodique alors que la vigne rouge stimulera la circulation sanguine. Le dosage recommandé est de 20 gouttes dans un verre d’eau deux à trois fois par jour.
Michel Pierre
A consulter, l'article de Plantes & Santé sur l'élixir du Suédois.
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