L’herboriste Michel Pierre, principal animateur de l’Herboristerie du Palais Royal vous livre ses secrets. Auteur de plusieurs ouvrages sur les plantes, il dévoile les méthodes de préparation des plantes médicinales, en commençant, cette fois-ci par les notions de base.
La récolte des plantes n’a, en soi, rien de bien difficile. Quelques principes simples doivent toutefois être respectés. Une cueillette efficace se fait en effet en fonction de niveau de développement de la végétation, de la région et surtout, de la partie de la plante qui sera ramassée. Pour obtenir les meilleurs résultats, il est nécessaire d’avoir une connaissance préalable de l’espèce végétale choisie. Faites la cueillette par une journée ensoleillée, après la disparition de la rosée ou du brouillard éventuellement. Pour la récolte de plantes sauvages, choisissez des lieux de cueillette situés loin des routes et des cultures intensives, ne cueillir que la quantité nécessaire en éliminant toutes les plantes tâchées ou abîmées.
Le calendrier des récoltes
- Les fleurs : fragiles, délicates, elles doivent être, sauf avis contraire, récoltées à leur complet épanouissement.
- Les sommités fleuries : la récolte consiste à couper la plante en mesurant approximativement 30 centimètres à partir de son sommet. La cueillette se fait au tout début de la floraison.
- Les feuilles : vous les récolterez à leur complet développement, pour certaines, avant l’apparition des boutons floraux.
- Les tiges : elles sont cueillies à l’automne ou à l’entrée de l’hiver au plus tard, soit la période où les fleurs ne sont plus en activité.
- Les fruits : cueillez-les dès qu’ils sont mûrs, sans attendre leur pleine maturité.
- Les semences : récoltez-les à leur complète maturité, quand la plante commence à se faner.
- Les écorces et les racines : elles sont récoltées à l’entrée de l’hiver ou au printemps, période où les principes actifs y sont accumulés.
Le séchage de vos récoltes : le séchage, qui n’est rien d’autre que le fait de retirer progressivement à la plante, son humidité, doit se faire dès la fin de la cueillette, quelle que soit la partie que vous avez choisi de récolter. Il est souvent nécessaire de passer les plantes sous un filet d’eau pour éliminer la poussière, les insectes et autres éléments indésirables.
Les préparations simples
- L’infusion : l’infusion consiste à verser les plantes dans l’eau bouillante (et non pas l’inverse) un temps plus ou moins long qui varie généralement entre trois et dix minutes. On réserve généralement les infusions aux fleurs fragiles, aux plantes fortement aromatiques ou aux graines mucilagineuses c’est-à-dire formée d’une substance végétale composée de pectines ayant la propriété de gonfler dans l’eau.
- La décoction : elle se fait en versant les plantes dans l’eau froide. On porte le tout à ébullition un temps plus ou moins long selon la partie de la plante que l’on utilisera. Pour les tiges, les feuilles et les fruits on ne dépassera pas deux ou trois minutes. Pour les écorces et les racines, compter cinq minutes. Il est souvent nécessaire de faire suivre la décoction par une infusion. En général, il est préférable de filtrer avant de boire.
- La macération : elle peut se faire avec de l’eau, du vin, du vinaigre, de l’alcool ou de l’huile. On trempe à froid la plante dans un de ces liquides. Attention, la macération à l’eau ne doit pas dépasser une douzaine d’heures par risque d’oxydation ou de fermentation. Pour la macération alcoolique, utiliser de l’alcool à 90°(ou du vin ou du vinaigre) et laisser macérer à l’abri de la lumière pendant une douzaine de jours ; pour la macération huileuse, utiliser cette fois un bocal en verre transparent que l’on exposera plusieurs jours (certains disent 21 jours) au soleil mais que l’on protégera du rayonnement lunaire.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Soignez-vous ! ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé