• Le lierre terrestre contre les affections pulmonaires

Un antitussif à portée de main

Les jardiniers cherchent généralement à se débarrasser de cette plante envahissante. Le lierre terrestre – qu’il ne faut pas confondre avec le lierre commun – constitue pourtant un remède ancestral contre les affections pulmonaires. Largement répandu dans la nature, il offre ses bienfaits à qui prendra la peine de le récolter à la fin de l’hiver.


Le lierre terrestre (Glechoma hederacea) est un cauchemar pour le jardinier car, dès lors que cette plante rampante s’est installée au jardin, elle ne le quitte plus. Ce lierre se trouve bien partout et s’il investit plus facilement les bois clairs, les haies et les lisières, il peut aussi coloniser les espaces ensoleillés. Ce qui l’attire, dans le fond, c’est la nature du sol, qu’il préfère argileux.

Le remède des Carolingiens contre la tuberculose

Mais lorsqu’on sait l’apprivoiser, le lierre terrestre rend alors bien des services. Gallien le citait comme remède contre les affections pulmonaires, et l’on sait qu’à l’époque carolingienne, il figurait en bonne place dans un recueil de recettes médicinales intitulé « Contre toutes les fièvres », notamment pour soigner la tuberculose. Mais les feuilles ou les sommités fleuries de cette plante (de jolies petites fleurs violettes) permettent de soigner un spectre d’affections beaucoup plus large.

Ce sont les feuilles, les sommités fleuries et le suc que l’on emploie à des fins médicinales. Les feuilles se récoltent à la fin de l’hiver ou au début du printemps, avant la floraison. Les sommités fleuries se récoltent, elles, vers juin-juillet. On peut employer les fleurs et les feuilles fraîches ou sèches. Dans ce dernier cas, vous sécherez rapidement les feuilles au soleil, à défaut en couche mince dans un local aéré. Les sommités fleuries sont coupées en bouquets et suspendues. On les conserve à l'abri de l'humidité.

En infusion pour les poumons

Bien sûr la première indication du lierre terrestre reste le traitement des affections pulmonaires. On l’utilise donc en infusion contre les petits maux de l’hiver : rhumes, toux… La recette est extrêmement simple. Versez un litre d’eau bouillante sur une poignée (environ 20 g) de feuilles et de sommités fleuries de lierre séché (50 g si vous employez la plante fraîche). Laissez infuser pendant environ une demi-heure, passez au tamis et buvez par petites tasses, trois à quatre fois par jour. Outre ses bienfaits sur la sphère pulmonaire, l’infusion sera également un excellent tonique de printemps.

Un remède très polyvalent

On peut employer les feuilles fraîches en cataplasmes sur les abcès et les furoncles. Les bleus et les bosses seront traités avec des compresses de vinaigre de lierre terrestre que l’on obtient en faisant macérer deux poignées de la plante entière dans du vinaigre pendant cinq à six jours.

On peut également le diluer dans son bain pour soulager les rhumatismes. Deux belles poignées de lierre terrestre en décoction dans deux litres d’eau, faire bouillir cinq minutes, laisser infuser quinze minutes, filtrer et ajouter à l’eau du bain.
On pourra aussi résoudre les problèmes digestifs (la paresse stomacale en particulier) en appliquant sur l’estomac un cataplasme composé de son et d’une décoction de lierre terrestre.

En cuisine : un goût nouveau

  • En cuisine, le parfum mentholé avec une touche de citron des feuilles de lierre terrestre aromatisera les soupes, les légumes ou les boissons chaudes. Les jeunes feuilles et les fleurs du lierre terrestre se mélangeront subtilement à une salade.
  • Pour réaliser un apéritif de lierre terrestre, mélangez 50 cl de vin blanc, un litre de jus de pomme, un jus de citron et une cuillère à soupe de vinaigre de pomme. Hachez deux bonnes poignées de lierre terrestre (tige, fleurs et feuilles), ajoutez-les au liquide avec 40 g de sucre complet. Mixez longuement, puis laissez macérer 30 minutes. Filtrez. Avant de servir, ajoutez 50 cl d’eau gazeuse (recette de François Couplan).
 

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