Le dépistage du cancer du sein par mammographie est souvent générateur d’anxiété pour les femmes. Cette radiographie qui utilise de faibles doses de rayons X permet de visualiser la structure interne du sein, en particulier les tissus fibreux et glandulaires. Des erreurs de lecture sont toujours possibles, voici ce qu’il faut observer.
À quoi ça sert ?
Sur un cliché normal, il est facile de voir le fin réseau convergeant vers le mamelon qui correspond aux canaux ainsi que les fines tâches blanches qui signalent les glandes mammaires. La mammographie permet de diagnostiquer les tumeurs de petite taille à un stade où elles n’ont pas encore envahi les tissus avoisinants. Elles seront ainsi plus aisément guérissables. Dans certains cas, elle permet de voir des ganglions (adénopathies) axillaires ou autres.
L’examen proprement dit
L’examen proprement dit s’effectue sur une femme debout, le torse dénudé. Il est déconseillé d’appliquer des crèmes, lait de toilette ou autre, sur les seins le jour de l’examen. Celui-ci consistera à compresser le sein entre deux plaques afin de mieux le radiographier. C’est la partie la moins bien tolérée, car cette compression n’est pas toujours agréable, mais heureusement elle ne dure pas… Les deux seins seront explorés chacun à leur tour en totalité selon des incidences différentes.
En cas de doute sur les premiers clichés réalisés, le radiologue peut être amené à les renouveler ou à les compléter avec d’autres examens : échographies, IRM… La mammographie chez la femme non ménopausée doit être effectuée uniquement dans la première moitié du cycle (période suivant les règles). Chez les femmes allaitantes, chez les femmes jeunes ou adolescentes, on préférera l’échographie à la mammographie.
Enfin il faut rappeler que toutes les anomalies constatées sur une mammographie ne sont pas forcément des cancers. Il peut s’agir d’un kyste bénin, d’une mastose (prise en masse de la glande) due à un simple déséquilibre hormonal, d’une calcification bénigne…
Le dépistage du cancer du sein
Après la palpation des seins (autopalpation ou/et palpation par un médecin), la mammographie est l’examen essentiel pour ce dépistage. Depuis 2004, un dépistage systématique gratuit est organisé en France. Il intéresse les femmes de 50 à 74 ans (période du risque maximum de cancer du sein). Ce dépistage peut être effectué plus précocement en cas d’antécédents personnels ou familiaux de cancer du sein… Si les clichés sont normaux, la mammographie sera renouvelée tous les deux ans. Mais en cas de doute ou de risque élevé de cancer, sa fréquence sera annuelle voire plus courte encore selon les situations.
Les radiologues doivent avoir suivi une formation spécifique afin d’être agréés pour ce dépistage et leurs appareils doivent être homologués. Depuis quelques années a été mise en place une double lecture systématique des clichés de mammographies, pour éviter des erreurs d’interprétation toujours possibles.
Ce qu’il faut lire
Lorsque le médecin examine des clichés de mammographies, il étudie d’abord la trame générale. Il essaie de repérer les calcifications et les zones de plus grande densité (en blanc sur la radiographie) pouvant évoquer des nodules, des kystes ou des tumeurs. S’il en détecte une, il regardera sa taille et surtout ses contours : est-elle bien définie ou au contraire irrégulière (trabéculaire) semblant infiltrer les tissus voisins, ce qui est souvent de moins bon pronostic.
Ensuite, l’aspect des tissus derrière la tumeur pourra donner des indications quant à la nature de la masse anormale : solide (tumorale) ou liquide (kystique).
Au moindre doute, le radiologue procédera à de nouvelles radiographies, à une échographie, voire à une IRM afin d’affiner son diagnostic. Car lorsque la masse est suspectée d’être cancéreuse, il sera indispensable de procéder à des ponctions-biopsies (prélèvement de cellules de la tumeur) afin d’affirmer le diagnostic de cancer de sein avant d’envisager tout traitement.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Soignez-vous ! ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé